Est-ce que l’on sait quand le moment de dire stop arrive ?
Celui où l’on ne supporte plus de vivre ainsi ? Une prise de conscience
comme une lumière si tenté que par orgueil on veuille la voir ainsi, une
révélation qui fait qu’en un instant et désormais pour toujours on est en
conscience de tout un ensemble de choses qui semble totalement imperceptible aux
autres qui vous entoure. Tous ceux qui comme moi font tous cela, le regard
vide, ont-ils eux aussi la révélation de l’horreur de ce qu’ils font chaque
jour : se renier. Cette cruelle abnégation qui fait que l’on accepte de
faire ce qui nous donne envie de vomir. Où est l’enfant qui rêvait. Qui l’a tué
en nous et surtout comment ? Par quel processus en arrive-t-on à accepter
d’être asservi à ce point ? On vit comme le Zèbre de la savane. Dans un troupeau
pour survivre. De temps à autre l’un d’entre nous se fait dévorer pour le bien
du groupe. Le sais-t-il au moment de mourir ? Trouve-t-il cela juste
ou dans l’ordre des choses ? Ou comprend-t-il au dernier moment le courage
tardif de se rebeller et de se dire j’aurai dû vivre autrement. Il n’aura pas
le temps de transmettre son message à ceux qui de loin se disent « mieux
vaux lui que nous » et qui ne se rende même pas compte qu’un jour leur
tour viendra. Je suis entouré de zèbres et je veux sortir du troupeau. Mais je
n’ai nul par où aller. Et un Zèbre n’est libre que sous les crocs du lion.
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