Pour sourire, 17 muscles doivent travailler simultanément. Ce sont les muscles zygomatiques majeurs et mineurs qui sont activés pendant que le muscle risorius, qui abaisse le coin des lèvres, est inhibé. Il faut donc faire travailler certaines parties de son corps et en faire taire d'autres. Mais est-ce la seule recette du sourire. Allez y sourirez ! Pour sûr cela ne donnera rien de convaincant ! Ces 17 muscles, bien qu'ils puissent se solliciter à la demande, ne donnent pas le même résultat lorsqu'ils le sont mécaniquement que lorsqu'ils le sont avec sincérité. Notre cerveau est génétiquement, instinctivement, programmé pour déceler un vrai sourire d'un faux. En fait on ne peut pas feinter un sourire. Il faut avoir envie de le faire pour que celui-ci soit naturel. A ce moment là, vous ne pensez aucunement aux 17 muscles qui se contractent et encore moins à ceux que se relâchent.
Pour le tir au Kyudo la problématique est la même. Vous pouvez avoir saisi toute la technique pour ouvrir votre Yumi. Ashibumi, Uchiokochi, Hanare... Tant que ces phases se succèdent sans s'associer, le tir n'est qu'une flèche qui quitte un arc pour atteindre une cible. Ce n'est que 17 muscles zygomatiques majeurs et mineurs qui sont activés, mais ce n'est aucunement un sourire.
Il faut donc réussir à tirer comme l'on sourit. Sans y penser, sans l'anticiper. Aussi fugacement que le visage s'illumine d'une joie partagée ou intime. Voilà pourquoi Onuma Hideharu nous dit : en Kyudo, il y a un temps pour apprendre la technique et un temps pour l'oublier.
Je vous souhaite donc à toutes et tous une année 2011 pleine de sourires...
Le Kyudo ne donne rien, mais il rend tout.
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